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Stop au sel rose de l'Himalaya !

Dernière mise à jour : 24 nov.

Ce n'est pas Ayurvedique ! Ni plus healthy.


Sel rose - Vraiment ayurvedique ?
C'est juste rose, joli et parfait pour le marketing.

Depuis quelques années, le sel rose de l’Himalaya est devenu l’un des symboles du "healthy lifestyle". On le voit partout : dans les cuisines occidentales, les recettes bien-être, et même dans les spas. Il est présenté comme pur, riche en minéraux et conseillé pour une vie saine.

Mais cette popularité soulève une question essentielle : faut-il suivre aveuglément un dogme sous prétexte qu’il soit “healthy” ?


En Ayurveda, la santé ne se limite pas à ce qui entre dans le corps. Elle intègre la conscience de notre environnement, et donc pour vivre en harmonie, nous ne pouvons négliger le respect du vivant sans quoi l’impact de nos choix sur la planète et les autres êtres humains impacte également toute cette belle harmonie tant cherchée.


Origine et impact social et environnemental du sel rose


Le sel rose, tel qu’il est vendu aujourd’hui, provient essentiellement des mines de Khewra au Pakistan, à plusieurs centaines de kilomètres de l’Himalaya.


Et son exploitation soulève des problématiques importantes :

  • conditions de travail difficiles et dangereuses pour les mineurs.

  • Transport sur de longues distances, générant une empreinte carbone élevée.

  • Marketing douteux qui transforme une tradition locale en symbole universel du bien-être.


Le sel rose est un produit chargé de conséquences sociales et environnementales.


Par ailleurs, il est avancé que ce qui le rend exceptionnel, c'est sa teneur intéressante en oligo-éléments. C'est vrai. Mais ! Elle reste TOTALEMENT marginale par rapport à l’apport quotidien nécessaire pour un être humain.


Valeur nutritionnelle

Sur le plan nutritionnel, le sel rose et le sel marin non raffiné sont très proches. Tous deux contiennent du sodium, du magnésium, du calcium et d’autres oligo-éléments en traces.


L’Ayurveda ne recommande d'ailleurs pas un type de sel unique : il enseigne que chaque sel a des propriétés spécifiques, mais que ce sont surtout la quantité et le contexte d’utilisation qui comptent davantage.


Dans les textes classiques, l’Ayurveda distingue plusieurs types de sel, chacun avec ses effets sur le corps :

  • Saindhava : sel pur, léger et digestif, utilisé pour stimuler l’agni (le feu digestif).

  • Samudra : sel de mer, équilibrant et naturel.

  • Sauvarchala : sel alcalin, utile pour certaines préparations médicinales.


L’Ayurveda considère que le sel n’est ni bon ni mauvais en soi. Sa valeur réside dans :


  1. La quantité adaptée à chaque constitution (prakriti).

  2. La conscience et le respect dans sa consommation.

  3. La qualité de provenance, qui reflète un rapport harmonieux avec la nature.



Le sel agit sur l’équilibre et la révélation des saveurs (rasa), la digestion (agni) et la régulation des fluides corporels.

Ainsi, consommer un sel "exotique" ou "tendance" sans avoir conscience de ces valeurs et effets, simplement parce qu’il est présenté comme pur ou sacré, va à l’encontre des principes ayurvédiques. L’Ayurveda nous rappelle que la santé est un équilibre subtil entre corps, esprit et environnement. Je rappelle qu'il s'agit d'une médecine globale.


Quand la quête du "pur" devient un excès


Certains considèrent le sel rose comme pur et sain au seul titre qu'ils le lisent dans des articles de coach healthy ou bien parce qu'ils le trouvent en magasin bio, oubliant ainsi que le sel de mer local peut offrir les mêmes bénéfices.


D’autres se détournent complètement du sel, par peur de tout excès, sans discernement sur leur propre constitution ou besoins physiologiques.


En réalité, le poison n’est jamais dans le sel lui-même, mais dans l’excès et l’ignorance. Cette notion, fondamentale en Ayurveda, s’applique à tous les aspects de la vie : alimentation, sommeil, exercices, émotions.

Le récit du "pur et rare" doit alerter car on lui attribut souvent un coût écologique et éthique.


Acheter du sel extrait à des milliers de kilomètres, parfois dans des conditions non durables, n’est pas neutre pour le vivant.


Alternatives cohérentes


Le sel marin local


L’option la plus cohérente, tant sur le plan nutritionnel qu’éthique, est souvent le sel marin non raffiné, produit localement !

Il :

  • contient une quantité similaire d’oligo-éléments.

  • est récolté dans des conditions respectueuses de l’écosystème.

  • limite le transport et donc l’impact environnemental.


Le gomasio


Mélange traditionnel de sésame grillé et de sel marin, il s’inscrit parfaitement dans une approche qui réunit respect du vivant et intelligence digestive.


  • sel marin local (France, Atlantique, Méditerranée),

  • graines de sésame souvent disponibles en culture bio européenne ou méditerranéenne,

  • Transformation simple, artisanale, à petite échelle.


D’autres aliments à reconsidérer

L’exemple du sel rose peut servir de grille de lecture critique pour d’autres produits populaires :

  • Sucre de coco : souvent importé de monocultures, alors que le sucre complet local serait suffisant.

  • Baies de goji, quinoa, superfoods importés : riches en marketing éthique, mais parfois problématiques en termes d’écologie et de souveraineté alimentaire.

  • Laits végétaux industriels : souvent transformés et enrichis de manière artificielle, comparativement aux préparations traditionnelles à base de grains trempés et cuits.

L’Ayurveda propose une approche simple mais profonde : préférer le local, le sobre, le conscient.


La qualité est toujours plus importante que la rareté ou la mode.


Mon expérience personnelle


J’ai moi-même consommé du sel rose, et je l’ai même recommandé par le passé ! Avec le temps, l’observation et l’expérience, j’ai compris que la santé intégrale nécessite une conscience du vivant qui va bien au-delà de l’assiette.

L’Ayurveda et la responsabilité écologique ne se découvrent pas instantanément. Elles se construisent, étape par étape, avec curiosité et discernement. Ce n’est pas une course à la pureté ni un jugement sur les autres, mais un chemin de conscience.



Anne-Sophie KRONENBERGER

Praticienne en Āyurveda spécialisée en bien-être féminin et périnatalité Āyurvediques

Je vous reçois en cabinet sur Saint Germain lès Corbeil (91, Essonne) et en VISIO dans toute la France pour les consultations.


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Anne-Sophie Kronenberger  Consultante Āyurvedique

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Anne-Sophie KRONENBERGER
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